L’expérience de reconnaissance
"Au cours des dernières années, nous avons ressenti la perte de quelques amis proches,alors que nous semblons orphelins, l’Esprit-Saint nous fait mûrir dans notre conscience et notre foi."J’ai rencontré le mouvement à Ottawa il y a quelques années, lors de la Via Crucis, la procession du chemin de la croix du Vendredi Saint, alors que je cheminais vers une pleine communion avec l’Église. Depuis cette temps, j’ai été particulièrement touché par la distribution d’affiches à Pâques et à Noël ; un geste qui éduque mon attention durant les saisons liturgiques du Carême et de l’Avent. J’ai donc décidé de partager ces affiches avec d’autres personnes dans ma vie, incluant mon ami et directeur spirituel, le père Maxime Allard O.P., un frère dominicain.
Je lui ai donné une affiche de Noël il y a environ trois ans. C’est à ce moment qu’il m’a demandé : « De quoi fais-tu partie qui est intéressant ? ». C’est une question remarquable en soi. J’ai mentionné l’amitié et quelques gestes concrets posés par le mouvement. À cette époque, je lisais le livre The Journey to Truth is an Experience (La route vers la vérité est une expérience) dans lequel le père Giussani raconte l’histoire de Maurice Cocagnac O.P., un prêtre dominicain français, et sa contribution à l’essor du mouvement Communion et Libération (CL). Giussani raconte que le père Cocagnac était fasciné par les rencontres hebdomadaires qu’il organisait avec des étudiants, que l’on surnommait « il raggio », et affirmait n’avoir rien vu de similaire en toute l’Europe.En cherchant un point commun, j’ai mentionné le père Cocagnac au père Maxime et il s’est exclamé : « Ah! Mais j’ai rencontré le père Cocagnac en France au début de ma vocation. S’il appuyait le mouvement de CL, alors c’est une bonne chose que tu en fasses partie! » Au cours des dernières années, je me sentais non seulement proche de Luigi Giussani, mais aussi de Saint Dominique ; leurs charismes et leurs intercessions abreuvent constamment la soif de mon âme pour la contemplation et la fécondité.
Le mois passé, alors qu’on nous demandait d’obtenir la reconnaissance de la Fraternité par notre évêque local ainsi que la nomination d’un assistant ecclésial, j’ai été particulièrement touché par les mots du père Julián Carrón et de Davide Prosperi. Ils nous appelaient à la responsabilité et la fidélité au don que nous avons reçu à travers le charisme du père Giussani.
Lorsque David, le responsable d’Ottawa, m’a demandé qui je recommanderais pour la position d’assistant ecclésial, j’ai été touché par son ouverture envers moi dans cette demande. Je n’avais pas de liste et lui non plus. Un seul nom m’est venu en tête : le père Maxime. Nous ne voulions pas que ce rôle soit rempli de manière mécanique ou bureaucratique. J’ai donc approché le père Maxime pour le rencontrer et lui faire part de cette requête. La journée précédant notre rencontre, le site de CL a publié une entrevue avec Timothée Radcliffe, l’ancien Maître de l’Ordre des Prêcheurs (Dominicains) et un ami du père Maxime. J’avais apporté deux copies en français des deux premiers livres de la trilogie de Giussani. Père Maxime a noté que « Nous, les Dominicains, avons même publié Giussani ! » [CERF, la maison d’édition, est une impression dominicaine]. C’étaient des petits dons de grâce qui nous rappellent que nous ne choisissons pas une autorité, mais nous la reconnaissons.
Père Maxime est ensuite parti en sabbatique dans un monastère en France pendant trois mois. Très récemment, lors de son retour, la fraternité d’Ottawa a pu le rencontrer, certains en ligne et la majorité en personne. Alors qu’il se renseignait sur notre cheminement et qu’il nous partageait son propre itinéraire de foi, nous avons été émus par son ouverture et la disposition? du Mystère qui nous a permis d’atteindre ce nouveau début avec son accompagnement. Au cours des dernières années, nous avons ressenti la perte de quelques amis proches, incluant la présence des Memores Domini. Et pourtant, alors que nous semblons orphelins, l’Esprit-Saint nous fait mûrir dans notre conscience et notre foi à travers nos simples actes de suivre, faire confiance et être attentifs.
Pour conclure, je vous transmet le message rafraîchissant de Davide Prosperi aux membres de la communauté publié le 29 novembre 2021 :
Nous avons devant nous une saison de créativité et de mission. Mettons-nous donc au travail. Dieu nous appelle à vivre librement et courageusement dans un monde qui attend l’annonce de Sa présence. Et nous répondrons à cet appel si nous sommes des témoins crédibles de la beauté de ce que nous avons rencontré.
En ce moment de grande tribulation et de tentation nihiliste, que la rencontre avec le Christ continue de nous renouveler quotidiennement.